Un temps magnifique, près d’un mètre de neige, et des températures de saison pour Bessans (de -15°C à -10°C) ont permis la tenue d’un superbe weekend à l’occasion du marathon de Bessans.
Belle participation du club, avec une dizaine de classés sur le classique le samedi, et une quinzaine sur le skating le dimanche.
Sur le classique, de nombreux podiums dans les catégories avec Eric, Jean-Marc, Marie-Jo et Jérôme (impressionnant sur le 30 km), et les victoires de Gilbert et surtout Laure en M6 dames sur le 30 km.
Le dimanche en skating, de nouveaux podiums pour Jean-Marc sur 23km, et pour Laure, qui remporte encore sa catégorie sur 42 km.
Bravo à tous pour la valeureuse participation, et les beaux résultats obtenus.
Pour les résultats du club, cliquez ici
Le compte-rendu de Philippe:
Pour commencer, le marathon n’a pas commencé dimanche à 10h mais bien avant.
Bon, on peut venir en touriste y faire sa première sortie de l’année (si si c’est faisable ) mais pour « profiter » un minimum il faut avoir un peu d’entrainement car si le marathon de Bessans a peu de D+, le plat oblige à constamment pousser.
En vérité, c’est la veille que le pouls s’accélère :
Samedi :
10h Comment farter ?
Habituellement, à Bessans on ne se pose pas de question. Bessans = froid !
L’histoire serait donc entendue, si ce n’est que le débat s’est ouvert lors des cours de skate du samedi matin.
Conclusion : Météo France annonce entre -2°C et -5°C. Farter à -12°C semble décalé, d’autant plus que DRAGON SKI préconise du -2 -8….
Je me laisse finalement convaincre et prépare mes skis avec une base marathon, un fart de glisse SWIX rose et une structure 0,3mm ; la combinaison qui doit me faire glisser.
19h : Je récupère les papiers et clé du minibus.
20h : Soirée au SF Moirans, c’est magique 😉
Dimanche :
5h du mat : Dur, dur le levé. J’ai à peine digéré le pâté et les morceaux de quiche de la soirée de la veille et purée qu’est-ce que j’ai mal aux jambes et aux bras ! Ca m’apprendra à faire du zèle en cours.
Faire 20km de fractionné en 1 temps, le samedi matin, n’était pas spécialement la meilleure préparation qui soit mais je me dis que ça va me faire progresser en vue de la transju … Si elle n’est pas annulée faute de neige.
6h15 : Je récupère le minibus de loc et part au point de RDV. Et oui, c’est moi qui conduit. C’est bizarre, c’est toujours moi qui conduit pour Bessans…
9h00 : On arrive enfin. On était pas seul sur la route. Ca rajoute un peu de stress.
Pas de doute, il y a de la neige à Bessans ; pas loin d’1 m je pense. L’ambiance est franchement hivernale.
Il n’y a pas de de thermomètre sur le minibus mais on entend le speaker commenter : « Bonjour à tous, …. Hier il faisait -18°C et ce matin la neige est à -11°C au carrelet… ».
Mince, encore « B…sé ». J’imagine déjà la neige crisser tout en bas, au pont de fer.
On file faire la queue aux dossards ; nos retraités savoyards sont cools ; pas nous qui stressons un peu plus car on ne trouve pas nos noms et cerise sur le gâteau Marylène n’a pas été inscrite. « Pas glop » …
9h40 : Je rentre dans le sas de départ.
Je ne prends pas le temps de tester mes 2 paires de skis. Tant pis, je prends les 1m92 fraîchement défaits de leur fart d’été en CH bleu. Je me dis, qu’il reste peut-être un peu de ce fart dur et que la longueur des skis aidera à glisser … Faut toujours trouver de quoi positiver 😉
Il caille, je fais comme les autres : Et 1 et 2 et 3, on sautille pour s’échauffer et se réchauffer. Ca marche, je range mon sac poubelle qui me sert de veste « chaude ».
10h00 : Pan, c’est parti.
Le départ, quel bazar. Gare à la casse. On avance en poussée simultanée afin de ne pas faire de trico avec nos skis et bâtons, surtout avec mes longs skis.
J’ai mal choisi mon rail ; il y a des « touristes » devant, je suis obligé de m’arrêter en cata. Il y a un tas de skis et bâtons enchevêtrés devant moi L La faute au premier rétrécissement !
Le troupeau double sur ma droite et ma gauche …
Bref, le départ habituel du peloton pourrait-on dire …
Enfin, ça commence à skier, je reste prudent car on peut vite se retrouver au tas.
Première difficulté : La montée du biathlon. C’est très court mais très raide. Le 1er passage ça va mais au 3ème ce ne sera pas la même histoire.
Ensuite, la descente vers le foyer. C’est fun, 52km/h, on respire ! Le troupeau s’étire et chacun prend son rythme.
Les groupes se forment, se déforment et se reforment … Le jeu c’est d’être dans un bon groupe. Jouer au cow-boy solitaire, c’est bien pour la rêverie mais pas pour avancer.
Suivre un groupe, un poil trop rapide et on explose.
Bref, je me retrouve en charmante compagnie, avec la dossard 585 (c’est marrant, je ne me souviens plus des autres dossards). Elle glisse mieux que moi mais ce n’est pas la cata ; dès que je suis en faut plat j’allonge et skie à la même vitesse voire un peu plus vite.
Il y a aussi Olivier dans ce groupe et on va skier longtemps un coup devant, un coup derrière mais comme je ne connais pas bien sa tenue, je n’ose pas l’interpeller de peur du gag ….
Je rattrape et double mon copain Pierre au bout d’une 15zaine de km.
Le long du torrent, je sens que je skie moins vite ; la neige se refroidit mais je tente de garder le rythme en me disant que la neige sera meilleure au second tour avec la montée du thermomètre.
Le premier tour va bientôt s’achever mais il reste une difficulté de taille : La longue montée d’environ 800m du pont de fer…
Je bois ou plutôt j’essaye de boire car la tétine de ma gourde a gelé ! Je prends un « gel » ; idem, il est bien dur.
Je perds du temps. Mon groupe s’envole et Pierre me dépasse ; je devrais dire me « largue » car il va très vite dans la côte. Je suis scotché à la neige et monte au ralenti ; il me faut parcourir la moitié de la côte avant que je ne retrouve quelques sensations de glisse.
Arrivé en haut, j’ai perdu Pierre de vue. Je reprends progressivement mon rythme mais je sens que j’ai laissé des plumes dans la montée.
Au 21ème je regarde ma montre qui m’indique 1h14m ; ce n’est pas la cata mais je me demande si j’arriverais à conserver ce rythme.
Je redouble des skieurs et reprends confiance. Je rattrape mon lièvre et aperçoit la veste verte de Pierre en ligne de mire.
J’ai l’impression qu’il skie plus vite qu’au premier tour. En fait, mon GPS m’indiquera après course que ma vitesse moyenne avait baissé de 2km/h sur le second tour.
L’écart ne se réduit pas rapidement.
Je rattrape Dominique qui n’a pas l’air d’être au mieux. Je l’encourage pour que l’on skie ensemble mais il se laisse distancer. Lui aussi a laissé des plumes au premier tour.
Ca fait déjà pas mal de KM que je sens que je n’ai plus rien dans les bras (merci le fractionné du samedi ), aussi j’essaye de m’appliquer au niveau des jambes mais je ressens aussi la fatigue. Mon ski est moins posé… C’est la double peine.
L’amélioration de la glisse tant espérée se fait attendre. Heureusement que les parties ensoleillées ont une glisse correcte car à l’ombre, ça frotte. Aussi, je profite des passages au soleil pour augmenter l’amplitude de mes mouvements et m’étirer …
Au second passage, en bas de la côte du pont de fer, j’aperçois de nouveau Pierre pas très loin devant.
Mais rebelote avec la gourde et le gel gelés ; heureusement que du thé chaud avait été servi aux ravitos.
Je me retrouve à nouveau scotché en bas de la côte. C’est très agaçant car toutes les personnes que j’ai péniblement doublées sur les faux plats me doublent sans difficultés apparentes (enfin, c’est l’impression que ça donne ) ; à nouveau cela s’améliore à mi-côte.
Pierre s’est à nouveau envolé. Je l’aperçois à nouveau en haut de la côte du biathlon alors que j’y arrive.
Elle est terrible cette côte ; ils sont « joueurs » ces organisateurs : 3 passages. J’ai tellement puisé dans mes réserves que je n’arrive pas à passer en 2 temps. Je finis en « alterné ». Je ne suis pas le seul.
Heureusement, il y a le petit toboggan qui permet de se reposer. Est-ce la fatigue ou la neige ? Au premier passage j’étais à 52km/h, au 3ème passage tout juste à 48km/h… Bref, il est temps d’arriver.
Dans le virage final, je sens quelqu’un derrière moi ; ah non pas question de se faire doubler maintenant. J’accélère sur le sprint d’arrivée histoire de faire bonne figure (24km/h) ; c’est bon pour le moral.
Finalement, je mets 2h36, soit 7secs derrière Olivier et 1mn derrière Pierre. Vu, l’erreur de fartage ce n’est pas si mal.
Et cerise sur le gâteau, la quiche, le kir et le pâté de la soirée de samedi n’auront pas été fatals 😉
Les participants discutent de leur course et des sourires un peu crispés commencent à apparaître de ci, de là.
Les copains continuent d’arriver et surprise on se suit tous dans un laps de 5mn. Etonnant ; on aurait voulu le faire on n’y serait pas arrivé.
Maintenant, on va pouvoir profiter du repas et ensuite on pourra « se rentrer ». Le retour est tranquille mais j’oublie de passer à la fromagerie, zut trop tard.
Il est 17h00, nous sommes arrivés à Grenoble. Il ne me reste plus qu’à faire le plein et restituer le mini-bus.
18h00. Je suis à la maison ; la tension retombe et je sens la fatigue. Ce n’est pas dans cette fin d’APM que j’irai bricoler …
Mercredi soir : Je fini ce compte-rendu et je me rends compte que je n’ai pas fini ma recup… Comment ils font nos biathlètes ?
Aller, c’est sûr, l’année prochaine je ferai un super fartage… (jusqu’à preuve du contraire ).