Notre valeureux membre de la section, Roland, était en Norvège, pour participer à la Birkebeiner Rennet, une traversée de 54 km entre Rena et Lillehammer.
Il vous livre ci-dessous son aventure Norvégienne:
La Birkebeiner Rennet, c’est La course en Norvège de longue distance, un peu l’équivalent de la Vasalopett. Et si comme sa sœur suédoise, cette course commémore une page d’histoire du pays, la comparaison s’arrête là. Elle est plus courte, 54 km, mais a un profil nettement plus difficile, et la plupart des skieurs la classe comme étant la plus dure des courses Worldloppet. Pour ma part, sur les 15 courses WL auxquelles j’ai participé sur 19, (puisque l’épreuve russe n’en fait plus partie), c’est effectivement cette course que je trouve la plus ardue. Petit détail : on doit porter un sac à dos de 3,5 kg, représentant le poids du Prince Hakon qui fut emmené en 1205 par deux guerriers, pour éviter qu’il soit capturé par des ennemis. La course reprend le parcours de ces deux guerriers.
Depuis quelques années, il y a la possibilité de faire la Birken en skating la veille de la course traditionnelle, et pour « rentabiliser » mon voyage en Norvège, je m’étais inscrit aux deux courses, puisque j’ai 2 passeports WL en cours. La météo change très vite en Norvège, et si les mercredi et jeudi, le temps était magnifique, le vendredi, jour du skating, ce fut une tempête de neige toute la journée. Réveillé vers 4 h, j’avais consulté mes mails, et en voyant que le départ était retardé, je décidais… de me recoucher ! Et finalement, je peux dire que j’aurai eu du « nez », puisque à 7 h, nouveau mail qui annonçait cette fois l’annulation. Je me serai donc évité un transport aller-retour en bus pour Rena pour rien.*
Les organisateurs ont toutefois prévu d’organiser la course en skating le samedi, avec un départ à 10 h 30, soit 45 mn après le dernier départ du classic, le temps pour eux de damer la piste pour le skate. J’avais donc le choix et au vu des prévisions météos, avec des températures qui allaient passer en positif en cours de journée, et donc un fartage qui s’avérait compliqué, j’ai décidé de faire la course en skate.
Le samedi matin, le temps était magnifique, avec un grand ciel bleu, dans un paysage tout blanc. Par contre, je n’avais pas l’impression d’être dans une course majeure de la WL, puisqu’il y avait moins de 400 participants au départ, la grosse masse des skieurs s’étant alignée en classic (près de 6000). Au moins, je ne suis pas gêné ! De plus, la piste est très large, avec la partie damée en skating sur la gauche. On rejoint bientôt les derniers classiqueurs, dont certains sont déjà en train de rectifier leur fartage d’accroche. La neige reste froide dans les parties ombragées, mais commence à se transformer au soleil. Et après la première côte bien usante de 15 km, on arrive sur des plateaux dépourvus de végétation. Il y a un léger vent de face. Très rapidement, je ne vois plus beaucoup de « patineurs », la plupart étant déjà loin devant moi ! Ce sont les « classiques » que je double. Les premières descentes se présentent, et une fois de plus, je peux constater que les scandinaves ne savent pas descendre, et freinent sans raison, alors que la piste est droite. Les ravitos ne sont pas très fournis, ce sont surtout des boissons et des bananes qui sont distribuées. Les km se succèdent, dans un paysage magnifique, mais sans aucun abri, et l’on comprend pourquoi la course est annulée en cas de tempête. Il y a quand même de nombreux spectateurs, venus à skis, ayant fait de gros trous dans la neige, pour se protéger du vent, avec des sonos à fond, et des bouteilles (vides) tout autour d’eux ! Et ça n’a pas l’air d’être du lait de rennes…
Ma vitesse de progression diminue à mesure que les km augmentent (étonnant ?), et après encore des successions de côtes, voici enfin Sjusjoen qui marque le début des descentes qui nous amènent sur le stade de ski de Lillehammer. Je me souviens que lors de mes 4 participations précédentes, les gars tombaient comme des mouches, puisque la neige molle était pleine de fausses traces laissées par la foule de skieurs qui me précédaient et qui descendaient en chasse-neige… Aujourd’hui, c’est le même topo : je me faufile comme je peux, ressemblant davantage à un équilibriste qu’à un skieur, jusqu’à ce que j’aille gouter à mon tour à la neige norvégienne. Je repars vite fait, et il n’y a plus la possibilité de patiner dans les 5 derniers km, il n’y a plus de zone damée, mais uniquement des traces. Je finis donc ma course en double poussée, dans un temps de 4h51, le plus mauvais de mes 5 Birken. J’ai un mal de dos, provoqué par ce foutu sac, qui me laissera bien des courbatures les jours suivants.
9e course sur mon 6e passeport WL. Plus qu’une avant d’être master pour la 6e fois. Vu mon âge, je m’arrêterai à 7. Je ne pense pas rejoindre Hanness Larsson et ses 34 passeports terminés, c’est un peu tard ! D’autant que dans un avenir assez proche, le ski de fond risque d’avoir disparu de nos régions tempérées devenues tropicales…
*La course n’a pas été annulée la veille au soir, mais seulement le matin … pour ne pas avoir à rembourser les participants du prix du bus !
Roland